Sécurité : Mandekao sous les flammes un conflit foncier vire au carnage, 41 morts et un ferick anéanti

0
100

Un drame d’une violence inouïe secoue le canton de Mandekao, dans la sous-préfecture rurale de Beinamar, province du Logone Occidental.

Ce mercredi 14 mai 2025, un conflit foncier latent entre éleveurs et agriculteurs a dégénéré en un massacre d’une rare brutalité. Le bilan est lourd : 41 morts, majoritairement des enfants, 76 habitations réduites en cendres, des familles décimées.

Une délégation gouvernementale de haut niveau s’est rendue sur place ce jeudi pour constater l’ampleur du désastre et appeler à l’apaisement.

La scène est apocalyptique : le sol noirci par les flammes, les ruines fumantes, les ustensiles calcinés, les motos fondues, témoignent de la violence extrême des attaques. Sur les cendres d’un ferick (campement), les stigmates du drame sont visibles.

Tout aurait commencé autour d’une forêt située non loin de Mandekao, historiquement considérée comme zone de pâturage par les éleveurs. Mais cette dernière est, depuis peu, défrichée à des fins agricoles, ce que les éleveurs jugent inacceptable. En réaction, des habitants du canton auraient attaqué le ferick, massacrant une trentaine de personnes avant d’incendier les 76 maisons du campement.

Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Moundou, Maître Mbaisangbé Albin, présent sur les lieux, a déclaré :
« Nous totalisons 41 morts, en majorité des enfants. 76 cases ont été brûlées. Plus de 80 personnes, identifiées comme auteurs, co-auteurs ou complices, sont actuellement gardées à vue pour les besoins de l’enquête. La justice suivra son cours avec la plus grande rigueur. »

Pour le Ministre d’État, Ministre de l’Administration du Territoire, Limane Mahamat, ce qui s’est passé est inacceptable :
« L’État prendra toutes ses responsabilités pour que justice soit rendue et pour prévenir de tels actes à l’avenir. »

De son côté, le Général de Corps d’Armée Ali Ahmat Aghabache, Ministre de la Sécurité Publique et de l’Immigration, a rappelé la responsabilité collective dans la préservation de la paix :
« Aucun Tchadien ne mérite de mourir ainsi. Les forces de sécurité sont instruites de renforcer leur présence ici. Mais surtout, il nous faut développer une culture du vivre ensemble. Le pays a trop souffert des conflits intercommunautaires. »

La délégation a parcouru les lieux dévastés, observé les dégâts de visu, écouté les témoignages brisés des survivants, et marqué un arrêt devant certaines cases détruites. Un message fort a été délivré par les autorités :
« Vous êtes tous frères. Vous partagez la même terre, les mêmes douleurs. Il est temps de regarder ensemble vers la paix. Plus jamais ça. »

Pour les deux ministres, la terre, bien commun, ne doit jamais devenir un champ de mort. En ce lieu endeuillé, l’appel à la cohabitation pacifique résonne comme un impératif national.
Vivre ensemble, dans le respect de l’autre, reste le seul chemin vers une paix durable.

Leave a reply

Plus de détails